DAWNLAND, Enfance amérindienne : générations volées et survie culturelle, Adam Mazo, 2018
Pendant une grande partie du 20e siècle, les agents gouvernementaux des services sociaux étasuniens ont systématiquement placé les enfants amérindiens dans des familles non-autochtones. Dans les années 1970, un enfant amérindien sur quatre à travers le pays était encore placé en famille d’accueil, d’adoption ou au sein de foyers non-amérindiens. De nombreux enfants ont subi des dommages émotionnels et physiques dévastateurs de la part d’adultes qui les ont maltraités et ont essayé d’effacer leur identité culturelle, les empêchant notamment de parler leurs langues. Aujourd’hui, pour la première fois, ils peuvent partager leurs histoires.Véritable plongée dans les coulisses de la première Commission Vérité et Réconciliation qui s’est tenue aux États-Unis de 2003 à 2006, Dawnland porte ces histoires à l’écran avec tact et profondeur, levant enfin le voile sur cette histoire tragique de vol d’enfants et de survie culturelle.
Où est le soleil?, Claire-Sophie Dagnan, 2011
Entre São Paulo et Tokyo, « Où est le soleil? » raconte les histoires des descendants de migrants japonais au Brésil à travers le regard de neuf artistes nikkeijin: leurs portraits questionnent les différences culturelles, les manières de se voir, d’être vu et reconnu comme pluriel, autre. C’est l’histoire d’une recherche d’une place dans la société, d’une place au soleil, y compris lors des évènements les plus sombres.
Mots-clés : Identité, Identité culturelle
Aliénations, Malek Bensmaïl, 2012
La société algérienne a été profondément bouleversée durant le dernier siècle. La colonisation tout d’abord a mis en contact -violent- deux cultures. Depuis 1962 et plus encore ces dix dernières années, l’Algérie n’a cessé d’être travaillée par l’opposition tradition / modernité, valeurs religieuses / valeurs démocratiques -comme par autant de séquelles ou de continuations des conflits de la colonisation et de la guerre d’Indépendance. En montrant malades et psychiatres algériens devant faire face à la lente désintégration d’une société mais aussi meurtris par l’isolement et l’incompréhension auxquels ils se heurtent, le film cerne la crise culturelle et politique de l’Algérie, et les difficultés que rencontre ce pays pour définir son identité collective. L’auteur dédie ce film à son père, l’un des fondateurs de la psychiatrie algérienne. (source : INA) " -(INA)
Où est le soleil ?, Claire-Sophie Dagnan, 2011
À travers le regard de neuf artistes, attachés à deux pays, le Brésil et le Japon, Où est le Soleil aborde la question de l’identité et de la diversité culturelle.
Manuscrito Perdido, José Barahona, 2010
Film inspiré des personnages de deux livres (‘Correspondance de Fradique Mendes’ de Eça de Queiroz et ‘Créole’ de José Edurado Agualusa). Sous forme de quête, le réalisateur va à la rencontre des communautés qui forment la mosaïque culturelle brésilienne : Quilombolas, indiens, communauté de MST, etc.
Mot-clé : Identité culturelle
Horizons lointains, 2009
A la découverte de la vitalité littéraire d'un des pays les plus pauvres du monde. A la rencontre de Gary Victor, Frankétienne, René Depestre, de ces hommes et ces femmes qui racontent en poésie leur île, leur créolité, parfois leur exil ... On y traverse le carnaval, le vaudou et l'on s'y pose sans cesse la question de l'identité culturelle ...
Identités et devenir, Federica Lilian BERTELLI Thuram
Ce film à été réalisé à partir d'entretiens de la rédaction de la revue Les périphériques vous parlent avec les écrivains martiniquais Patrick Chamoiseau et Edouard Glissant. Dans un contexte où la question de l'identité (« nationale ») suscite nombre de débats inféconds, de nostalgies patriotiques et de vaines polémiques, ce film est une invitation à sortir d'un monde figé dans son passé, avec ses raidissement identitaires, sa haine rentrée de l'autre au nom de logiques culturelles dépassées. Les écrivains y évoquent la capacité des individus et des peuples à changer leur imaginaire afin de refonder leur relation au monde. Explorant les notions de créolisation qu'Edouard Glissant définit comme « le métissage qui produit de l'imprévisible », de mondialité en opposition à la mondialisation économiste ou d'identité-relation à la différence des identités-racines générant d'innombrables conflits à travers le monde, ce film propose des perspectives pour un devenir où le poétique s'enlace au politique. (Présentation éditeur)
Caprices de Marianne V (Les), Kamel Chérif, France Bonnet, 2007
Le documentaire retrace le périple de Signe d’appartenance, film qui traite de la complexité de la double identité culturelle. Ce film a obtenu le Lion du meilleur court-métrage à la 61e Mostra de Venise et le Prix du public au Festival international de Clermont-Ferrand. Pourtant, il n’a, au moment du film, toujours pas été diffusé sur une chaîne du réseau hertzien français.
Filhos do sol (Os), Marcela Cueno, 2005
Histoire de l’émigration japonaise vers l’Amérique latine, et plus particulièrement vers le Pérou et le Brésil. Le film retrace tous les mouvements migratoires en liaison avec l’histoire du Japon : le développement économique de la fin du 19ème siècle, la guerre mondiale, l’après guerre. Il aborde également l’inversion des flux dans les années 80, quand les descendants japonais du Brésil et du Pérou sont revenus chercher la prospérité au Japon. A travers les images d’archives et les interviews, le film aborde toutes les facettes de l’émigration : économique, psychologique, culturelle.
Mot-clé : Identité culturelle
Enquête d'identité, Mohammed LARKÈCHE, Seddik LARKÈCHE
Loin des discours éculés et condescendants, Seddik et Mohammed Larkèche proposent une réflexion intelligente, profonde et résolument optimiste sur les problèmes d'insertion des populations immigrées dans la société française. Les témoignages d'acteurs sociaux et économiques alternent avec les interventions de chercheurs au CNRS, et confèrent à ce film une approche à la fois théorique et solidement ancrée dans le réel. Pour les uns, historien, sociologue, démographe, les problèmes d'insertion de la communauté algérienne proviennent des contentieux historiques d'une guerre fratricide, de la difficulté d'accepter l'égalité avec un peuple anciennement colonisé, de l'absence de volonté politique et de relève pour assurer sa promotion, de la télévision qui renvoie une image négative des Maghrébins. Pour les autres, tous enfants d'immigrés - une jeune commissaire de police, une avocate, un cardiologue, des chefs d'entreprise -, c'est le pragmatisme qui prévaut. Pour eux, la base de toute insertion sociale et culturelle passe d'abord par : la réussite économique, "un état d'esprit de gagneur", le refus de toute ghettoisation, faire de sa différence un atout, croire en l'éducation. Si ce kaléidoscope d'opinions diverses et variées donne à réfléchir, toutes rappellent de ne "jamais renoncer à son identité". (Sadia Saïghi, CNC-Images de la culture)
West Papua, Damien Faure, 2002
Depuis plus de 40 ans, le gouvernement indonésien mène à l'égard du peuple papou de Nouvelle-Guinée occidentale (ex-Irian Jaya) une politique colonialiste d'une rare violence. Ce peuple oublié de tous lutte pour la reconnaissance de son identité culturelle et politique.
Le moi de l'autre, Fitouri BELHIBA, 2005
La coiffure reflète t-elle l'identité culturelle de la personne ? Voila la question a laquelle ce film tente de répondre.(Présentation éditeur)
Pan in « A » minor steelbands de trinidad, Jean-Jacques Mrejen, 1987
Trinidad présente l’originalité d’avoir bâti son identité culturelle autour d’un phénomène musical sans équivalent: les STEELBANDS.
Disque Quilombola, David Reeks, 2012
Des enfants de l’État de « Espirito Santo » dialoguent sur la vie dans une communauté quilombola depuis un bidonville de la ville de Vitoria. À travers un simple jeu, les deux groupes d’enfants s’expriment sur leurs racines et comprennent que chacun d’entre eux a plus de points communs que de différences avec les autres.
Mot-clé : Identité culturelle
Toi et Moi, Caroline PUIG-GRENETIER, Caroline PUIG-GRENETIER, 2005
Structurée en 10 épisodes, cette série, nourrie de témoignages, de photos, de courts reportages, de contes, de récits et de recettes culinaires, permet de comprendre, de façon concrète et vivante, cette valeur essentielle qu'est la fraternité. En mettant en images le quotidien d'un enfant et de ses parents d'origine étrangère, installés en France, chaque film permet d'apprécier pleinement les notions d'altérité et d'identité. Les différences culturelles apparaissent comme une richesse et la série montre comment générations et populations se mêlent harmonieusement. Ainsi, comprendre ces familles qui sont venues d'ailleurs pour vivre et travailler dans notre pays, c'est partager avec elles notre humaine communauté de destin. D'où la force et la beauté de cette série qui offrira aux enseignants l'occasion de mener de nombreuses activités pédagogiques avec les élèves. Les dix reportages : Ami originaire du Sénégal ; Touba originaire de Turquie ; Franxault originaire de Madagascar ; Mariela originaire du Chili ; Caroline originaire de Pologne ; Ramesh originaire de l'Inde ; Yellana originaire d'Algérie ; Liang originaire de Chine ; Aline originaire d'Arménie ; Salomé originaire de Suède.(Sceren)
Cartas para Ângola, Júlio Matos, Coraci Ruiz, 2012
Le Brésil et l’Angola sont deux marges de l’Atlantique qui possèdent la même langue et un passé colonial en commun. Ce film raconte la correspondance entre des habitants du Brésil, d’Angola et du Portugal à travers leurs vidéos épistolaires : leurs histoires s’entrecroisent et dépeignent un Angola inconnu hors des guerres coloniales et civiles à peine éteintes.
Mot-clé : Identité culturelle
Je de mémoire, 2004
L'association Kyrnéa, dont l'action à travers l'opération "Un été au ciné-cinéville" vise à favoriser l'éducation à l'image et l'accès aux pratiques cinématographiques, publie dans ce DVD un choix de films produits en 2003 dans le cadre du projet "Devoirs de mémoires", complété de témoignages de participants aux ateliers de réalisation. Les objectifs de cette opération sont : travailler autour de la mémoire commune et/ou individuelle, mémoire des gens, mémoire des sites, mémoire des populations issues de l'immigration ; proposer aux participants de se replonger sur la mémoire de leurs origines ; offrir aux participants la possibilité de réfléchir sur la transmission culturelle intergénérationnelle, sur la construction de leur identité et de prendre la parole.Les documentaires présentés abordent le thème de l'immigration sous différents angles : la question des origines à partir des récits et des paroles de femmes, d'hommes, d'adolescents, d'enfants, d'artistes (Sillons et sillages, Mon histoire dans l'histoire, D'ici et d'ailleurs), l'itinéraire d'une communauté (Du Cambodge à Annonay), le centre de Sangatte (D'une rive à l'autre), la tenue vestimentaire et les relations entre jeunes (Mode en France, Des filles et des garçons).
Terno, Bola, Vassoura e Viola, Vinicius Souza, 2011
Qu’est-ce qui pousse l’être humain à croire que ses rêves sont possibles dans la vie? Marcelo, à travers sa simplicité et sa lutte, nous montre que c’est possible d’être les acteurs principaux de notre existence et modifier le monde qui nous entoure.
Mot-clé : Identité culturelle
Oyapock, Maël Cabaret, 2011
Au cœur de l’Amazonie vivent deux villes frontalières séparées par un fleuve : l’Oyapock. D’un côté le Brésil, de l’autre la Guyane. Prochainement, un pont reliera les deux pays. Seulement, les habitants restent sceptiques quant aux conséquences, bien conscients que ce pont représente pour eux l’annonce d’une profonde mutation.
Mot-clé : Identité culturelle
Invenções Democráticas no Quilombo, David Calderoni, 2010
Dans le Quilombo da Fazenda, les habitants affirment aujourd’hui leur autogestion à travers la vie associative, la mise en place d’une coopérative et la valorisation de leur culture.
Mot-clé : Identité culturelle
Navegar Amazônia, Jorge Bodanzky, 2008
Navegar Amazônia, organisme basé à Macapá, travaille avec diverses communautés de l’État d’Amapá en utilisant plusieurs formes d’art et de technologie. À bord d’un bateau nommé Pasco Nunes, ces éducateurs effectuent un travail d’éducation environnementale, informatique, sociale et de préservation de leur culture en favorisant l’expérimentation et le développement personnel et global.
Mot-clé : Identité culturelle
Brasileiros como eu, Susana Rossberg, 2008
Parmi la communauté brésilienne de Belgique, ceux qui ont quitté le Brésil pour des motifs politiques racontent la dictature, l’exil et l’arrivée en Belgique. Plus récemment, la migration est d’ordre économique. Sont présentés le quotidien des migrants sans papiers, les témoignages de soutien vis-à-vis des brésiliens arrêtés, placés dans des centres de rétention, puis reconduits dans leur pays d’origine.
Mot-clé : Identité culturelle
Génération Favela Chic, André Galego Boselli, 2008
André filme ses camarades brésiliens, venus, comme lui, faire une partie de leurs études à Paris. Se considèrent-ils privilégiés d’avoir les moyens de vivre une telle expérience ? Quel est leur rapport aux inégalités sociales, eux qui viennent d’un pays où elles sont jugées immenses ? Se sentent-ils plus en sécurité en France ?
Mot-clé : Identité culturelle
Do São Francisco aos Pinheiros, Paula Morgado, João Claudio de Sena, 2007
Les indiens Pankararus, originaires de Brejo dos Padres (Pernambuco, Nord-Est du Brésil), se sont installés à São Paulo dans les années 50, fuyant la sécheresse, la misère et les conflits liés à la propriété des terres. Ils se sont regroupés dans la favela Real Parque, près du fleuve Rio Pinheiros à São Paulo. Loins de leurs terres et de leurs traditions, les Pankararus peinent à s’épanouir en ville où ils sont confinés dans les favelas. Des danses et chansons rituelles sont filmées dans les différentes tribus qui s’étendent au large du fleuve São Fransisco.
Mot-clé : Identité culturelle
Tarabatara, Júlia Zakia, 2007
A travers la vie au quotidien d’une famille de Tsiganes dans le nord-est du Brésil, dans l’état de Alagoas, ce film fait un portrait de leurs langues, de leurs gestes et de leurs regards.
Mot-clé : Identité culturelle
De tempos em tempos, Ana Johann, 2006
A la fin du 19ème siècle, des immigrés polonais arrivent dans la Região Sul do Parana, où ils fondent plusieurs colonies, dont Cruz Machado. Le documentaire les montre dans leur quotidien ; plusieurs personnes âgées sont filmées dans la rue, dans d’anciennes bodegas et des enfants parlant polonais sont filmés au sein de leur école.
Mots-clés : Identité, Identité culturelle
Lévi-Strauss : Saudades do Brasil, Maria Maia, 2005
Reconstitution de l’expérience qu’eut Claude Levi-Strauss au Brésil dès 1935. Claude Levi-Strauss fut alors professeur invité à la USP (Université de São Paulo). Des extraits des textes de Claude Levi-Strauss sont lus, ainsi que des lettres de Dina Dreyfus, son épouse. Avec la participation de Claude Levi-Strauss lui-même, et aussi d’autres grands chercheurs, et notamment de Caetano Veloso.
Mot-clé : Identité culturelle
Cosmópolis, Camilo Tavares, Cói Belluzzo, Otavio Cury, 2005
A travers l’univers de douze habitants de São Paulo qui ont émigré vers la ville en quête d’opportunités et d’une vie meilleure, le film met en évidence le mélange des cultures et des religions dans la ville cosmopolite de São Paulo. Parallèle entre l’histoire de la ville et celle de ces personnes, des marchands arabes et juifs, aux chanteurs de rue du Nordeste, en passant par la vendeuse ambulante bolivienne et le champion de karaoké, entre autres.
Mot-clé : Identité culturelle
Saudade : vídeo-cartas para Cuba, Júlio Matos, Coraci Ruiz, 2005
Un échange de vidéos, entre des cubains de Cuba, et des cubains qui sont parties vivre au Brésil, nous fait découvrir différentes facettes de ce peuple et de son histoire.
Mots-clés : Identité, Identité culturelle
Cacahuète de l’agouti (La), Paturi Panara, Kamoi Panara, 2005
Les indiens du Panara célèbrent l’agouti, petit animal rongeur qui leur a apporté la culture de la cacahouète. Tout comme la chasse, la pêche, la course aux troncs, les rituels chamaniques et les danses ancestrales, la cueillette vient rythmer la vie du village. Un jeune professeur, de retour de Brasilia, organise la partie de foot, désormais inscrite au rang des traditions.
Mot-clé : Identité culturelle
Shomôtsi, Vadete Pinhanta, 2001
Chronique du quotidien de Shomõtsi, un Indien Ashaninka vivant à la frontière entre le Pérou et le Brésil. Le réalisateur, lui-même Indien, dresse un portrait de son oncle.
Mot-clé : Identité culturelle
2000 Nordestes, Vicente Amorim, David França Mendes, 2000
Ce film est le résultat d’un voyage de 4000 km à travers les états du Nordeste brésilien. Armés d’une mini-caméra, les réalisateurs ont recueilli près de 200 témoignages des habitants de ces territoires et de la communauté nordestine de São Paulo et Rio de Janeiro. Portrait fidèle d’une population, dans laquelle on découvre une myriade de rêves, de joies et de frustrations diverses, pour autant de visages. Une réalité multiple donc, au delà des traditionnels stéréotypes.
Mots-clés : Identité culturelle, Production culturelle
Un coin du voile, Françoise SEROIN, Constance Kadicha DEMONTOY BARIHA
Djamilla travaille avec quatre autres jeunes femmes dans un institut de beauté à Paris, Charme d'Orient. Les femmes y viennent se faire épiler au miel , laver au savon noir, masser à l'huile d'argane et parfumer à l'eau de rose . On s'y interroge aussi sur l'histoire d'un pays, l'Algérie. Dans une réalité culturelle complexe, à multiples facettes, Djamilla recherche ses origines et son identité de femme. (Présentation éditeur)
Qui a peur des tziganes roumains ?, Evelyne RAGOT
Entreprise courageuse mais délicate que de filmer ces gens du voyage, arrivés en France après la révolution roumaine de 1989, le plus souvent clandestinement. Pour ce tournage, dont les conditions s'avéraient d'emblée particulièrement difficiles, l'équipe du film a eu recours, comme à un passeur, à Leonardo Antoniadis, photographe argentin qui travaillait depuis trois ans pour la mission Médecins du Monde auprès des Tziganes. Le film décrit une situation complexe avec le souci de soulager les difficultés de cette communauté mais sans tomber pour autant dans l'angélisme. Il transforme durablement le regard du spectateur sur une communauté qui se dérobe moins sans doute pour préserver son identité culturelle que pour résister aux tracasseries administratives des autorités. C'est aussi un document permettant de réfléchir sur la complexité des rapports entre droit d'asile et législation sociale.(BPI)
La danse, l'art de la rencontre, Dominique HERVIEU, Jose MONTALVO
"Depuis plus de vingt ans, José Montalvo et Dominique Hervieu entremêlent dans leur ½uvre mémoire, histoire et géographie de la danse. Ensemble, ils dessinent un monde métis qui retentit comme une ode au multiple, se dresse comme un rempart à la xénophobie. Poursuivant cette réflexion sur les relations que tissent diversité, ouverture et identité culturelle, Dominique Hervieu, dans « La Danse, l'art de la rencontre », se mue en passeuse ludique pour nous guider d'un monde à l'autre : le Mali, le Cambodge, la Tunisie, où chorégraphes et danseurs sont sollicités pour créer un duo dans un lieu emblématique de leur ville. En nous montrant ces artistes au c½ur du processus d'invention, le film interroge la place et la nécessité de la danse dans chacune de ces sociétés. D'un mouvement à l'autre, d'un continent à l'autre, les témoignages de création et les images documentaires répondent aux évocations poétiques intercalaires rêveurs de José Montalvo, bestiaire fantaisiste et contes chorégraphiés. De cette recherche de croisements et de partages jaillissent ainsi une joyeuse éthique du mélange, une pensée humaniste tendue vers l'horizon imprévisible des rencontres, qui font de la danse un indispensable témoin de notre temps." - (Arte)
Farida, Rachid, Zinedine et les autres, Mohammed LARKÈCHE
Derrière ces prénoms et ces "autres", il y a des journalistes, des artistes et des sportifs franco-algériens qui, par leur réussite personnelle, offrent des repères aux jeunes issus de l'immigration et battent en brèche les images négatives ressassées par les médias. Récits croisés, donc, de double appartenance culturelle, d'histoires personnelles et d'interrogations, éclairés par les rappels historiques de Benjamin Stora et Mohamed Harbi. A la question de l'identité, au centre des propos des uns et des autres, des réponses aussi variées que percutantes sont apportées. Bref aperçu : Rachid Taha jongle avec les deux langues, le français pour le quotidien et l'arabe pour la résistance ; Rhéda s'insurge contre toute forme de ghetto car il est plus difficile de manipuler des gens qui s'octroient la liberté de ne pas rentrer dans des cases ; Malek Chibane puise le matériau de ses films dans son histoire et sa banlieue, et estime que la véritable liberté, c'est de se défendre avec ses propres mots et pas ceux des autres ; Rachid Arab fait le constat qu'il faut être deux fois meilleur que les autres pour s'imposer et regrette que les immigrés ne retrouvent pas grand chose d'eux-mêmes à la télévision. Quant à Farida, elle s'étonne qu'un jour "son physique d'Arabe" ait séduit de grands créateurs de mode, tout comme Farid Boudjellal, lorsqu'il évoque la Marche des Beurs de 1983, qui, par la suite, fit des Beurs des "branchés". (Sadia Saïghi, CNC-Images de la culture)
Comme une ligne rouge dans la mer, Richard VOLANTE, Chantal GRESSET
"Le film de Chantal Gresset et Richard Volante, proposition artistique accueillant la parole sensible de descendants d'immigrés autour de l'origine, de ses traces, de l'acclimatation et de la frontière est contribution à la diversité culturelle. Il interroge la trace intime de l'origine, de l'histoire particulière, par où le réel et l'Histoire apparaissent peut-être plus nettement encore Redonner une part de la mosaïque qui nous constitue pour nourrir le « ici et maintenant » : C'est cette mosaïque - au sens de mélange et non de juxtaposition - qui est le sujet du film. Le -très- relatif éloignement géographique des participants dessine une carte sensible et transparente. Il permet de replacer les paroles confiées dans un espace mental et géographique élargi et ouvert, et permet au spectateur d'interroger la nature de sa propre identité. Par un autre regard que sociologique ou psychanalytique, à cette place d'artistes inscrits dans le monde contemporain, Richard Volante et Chantal Gresset interrogent notre commune situation. A partir des sensations intimes des personnes filmées, les images habituellement affichées et véhiculées sont re-questionnées par le biais de ces choses' ténues: la trace et la sensation, plutôt que le factuel. Avec ce film, s'imagine une forme de proximité avec ceux qui nous fondent. Côtoiement et échanges de paroles libres autour de l'origine et de ses traces parfois minces, ou fragiles ; il fait la part belle à la sensation. La part personnelle, qui compose l'individualité, nourrit la relation à l'autre et l'ensemble de la société. « Quelle part invisible d'étranger perdure en vous ? »: Les réponses à cette question posée à chaque participant donnent le ton et la couleur du film. (comme) Une ligne rouge dans la mer' est un film à l'esthétique affirmée. Ce parti pris concourt à une mise en lumière accrue de la parole poétique de citoyens sur leur origine étrangère. Il permet de marcher au plus près de l'empreinte de cette parole, de marcher avec l'étranger en nous'. Et compose une forme de conversation entre inconnus, à partir de la position particulière du descendant." - (Candela production)
Bams et Moumy, jeunes filles africaines à Paris, Laurence PETIT-JOUVET
Portraits croisés de deux jeunes filles, Bams et Moumy, dont les parents sont respectivement camerounais et mauritaniens. Elles vivent à Paris et racontent leurs espoirs, leurs luttes et leurs inquiétudes : Bams, jeune rappeuse de choc et de charme, clame haut et fort son identité ; Moumy, plus secrète et blessée, évoque la tradition musulmane dans laquelle elle est élevée. D'où vient que l'une apparaît comme une battante et l'autre comme une victime ? Bams qui s'est elle-même nommée ainsi, s'est emparée de la langue française pour exprimer sa révolte, tout en revendiquant son africanité : "Etre une jeune Africaine en France, c'est lutter." Sa mère, culturellement bien intégrée, n'entrave pas son ambition musicale. Pour Moumy, plus jeune, plus rêveuse aussi, c'est autre chose. Sa mère, qu'on n'aperçoit qu'en photo, lui transmet les traditions musulmanes par l'apprentissage de la cuisine, du lavage du linge et de la prière. La question de la polygamie, de l'excision, des relations avec les garçons sont discrètement évoquées ainsi que le mariage, l'enfantement, les perspectives professionnelles. (Marie-Christine Balcon, CNC-Images de la culture)